vendredi 29 février 2008

Tachles

C'est un jour supplémentaire ce 29 février! Qu'en avez-vous fait ? Ici nous avons mis en ligne une page sur Sigmund Toman, le livre sort la semaine prochaine chez Delibreo, on fait de la pub sans vergogne, cela ne nous rapporte rien.

samedi 23 février 2008

Raccourci


Saisissante mise en page du Monde daté du 24 février, alors que Robert Badinter s'inquiète du futur de la justice française (à propos du projet de loi sur la rétention de sureté) , le secrétaire d'état à l'outre mer n'hésite pas à vouloir remettre en cause le droit du sol à Mayotte territoire français dans l'Océan Indien. Sureté, identité nationale tout cela a des relents nauséabonds bien connus. Mercredi avant la décision du conseil constitutionnel le Canard enchainé notait déjà :

Rétention de sûreté : une référence hasardeuse

Extrait du Journal Officiel allemand daté du 27 novembre 1933. La loi "contre les récidivistes dangereux, et sur les mesures disciplinaires pour améliorer la sécurisation" est paraphée par Adolf Hitler

Extrait du Journal Officiel allemand daté du 27 novembre 1933. La loi "contre les récidivistes dangereux, et sur les mesures disciplinaires pour améliorer la sécurisation" est paraphée par Adolf Hitler (DR)

Dans son édition du mercredi 20 février, le Canard Enchaîné souligne une référence effectuée par Georges Fenech, rapporteur UMP de la commission des lois, à propos du texte sur la "rétention de sûreté" adopté le 6 février au Parlement, et qui a été depuis examiné le 21 février par le Conseil Constitutionnel.
[La loi "rétention de sûreté" permet de maintenir en détention, après l'exécution de leur peine, certains condamnés, notamment sexuels, jugés dangereux et susceptibles de récidiver, NDLR].
Georges Fenech, ancien magistrat, ancien responsable de l'APM (association professionnelle des magistrats, droite), avait, devant l'Assemblée Nationale, mis en avant le fait que plusieurs pays démocratiques disposaient de lois similaires.

Signé Adolf Hitler


Georges Fenech, explique le Canard, avait notamment cité le "dispositif allemand", et explicité : "La mesure de détention sureté a été introduite dans le Code pénal allemand en 1933, sous la République de Weimar".
Devant l'Assemblée, Elisabeth Guigou (PS), ancienne garde des Sceaux, avait condamné cette "philosophie positiviste qui a conduit aux pires débordements en Allemagne". Cette déclaration avait soulevé un tollé à droite. Rachida Dati s'était dite "profondément choquée".
Le Canard explique que ce que ne savait pas Élisabeth Guigou et que n'avait pas mentionné Georges Fenech, c'est que la loi allemande était signée… du chancelier du Reich de l'époque : Adolf Hitler.
La première mouture de la loi allemande, qui, depuis, a été modifiée à plusieurs reprises, régissait la "rétention de sûreté" après la fin de la peine "si la sécurité publique l'exige".

dimanche 17 février 2008

Visibles

Le blog est désormais accessible à l'adresse exilordinaire.info et nous avons également déposé les domaines "memoiredescamps","campdegurs", "campderivesaltes", "campdedrancy" suivis des extensions usuelles : fr, org, eu, com etc...Ces adresses de domaines arrivent sur nos pages, bientôt ils feront, nous l'espérons, partie du portail "internement" que nous projetons de lancer prochainement.
Un peu de visibilité ne nuit pas à la réussite des projets, qu'en dites-vous?

jeudi 14 février 2008

Entre l'apéritif et le diner...du CRIF


Comment allez-vous expliquer que Karin Suzanne Kornweitz ait été assassinée à l'âge de 7 ans après avoir été pendant cinq années exilée, pourchassée et en fuite; comment raconter sa traversée des Alpes à pied en septembre 1943 ? Dire sa peur depuis le premier passage de la frontière en 1938 avec sa maman. Comment dire son parcours :

Bruxelles - Vallon en Sully- Salleles d'Aude - Limoges - Lamalou les bains - Barcelonnette - St Martin Vésubie - Borgo San Dalmazzo - Nice - Drancy et Auschwitz

à un enfant de 10 ans alors qu'elle n'aura jamais pu atteindre cet âge?

Croyez-vous qu'il soit facile à un enseignant de CM2 non formé, de "confier " selon les mots de Nicolas Sarkozy à un de ses élèves âgé de 9 ou 10 ans la mémoire d'un enfant juif assassiné?

Croyez-vous que cette mémoire et que l'identité de l'enfant juif disparu dans la Shoah soit une "activité" au programme de l'école primaire, sans contextualisation, sans formation. Effet d'annonce, effet Guy Moquet . De qui se moque-t-on? De Karin, de Félix Spira?

Enseigner la Shoah à des collégiens est très difficile, enseigner à des élèves de première l'histoire de la Shoah est difficile. Les enseignants du primaire méritent plus de considération et leur demander de transmettre la mémoire des enfants juifs assassinés ( ils n'étaient pas tous français Monsieur le Président, beaucoup d'entre eux étaient étrangers, réfugiés mais le droit d'asile leur avait été refusé ou retiré) sans l'histoire c'est leur donner peu de crédit. Sans formation ce projet ne sera rien. Sans outils pédagogiques adaptés, l'enseignement de la Shoah en France n'avancera pas. Les séminaires de formation des enseignants et éducateurs s'adressent à une minorité, augmentez les moyens de la formation des enseignants, laissez-les enseigner l'histoire. Toute l'histoire, l'histoire des peuples et des minorités, l'histoire des hommes, l'histoire des enfants et alors seulement ils pourront parler de l'indicible et transmettre la mémoire des enfants, des enfants juifs assassinés.


dimanche 10 février 2008

Au matin du septième jour


il s'en est allé.
Sigmund Toman est parti hier au petit matin. Le livre d'entretiens dont nous rendions compte ici il y a quelques jours sortira sans lui. En attendant pour ne pas le perdre complètement nous garderons ici un sourire d'après la guerre.Un sourire de temps de paix.
Z'il.












Sigmund Toman (1923-2008) photographie famille Toman.

samedi 2 février 2008

Les rafles à Lyon février 1943

L'article de Laurence Prempain sur les rafles de février 1943 sera mis en ligne en début de semaine mais lecteurs aventureux du blog d'un exil ordinaire voici en avant première le lien...
Nous rajouterons la liste des 68 hommes transférés au camp de Gurs.

Evi et Sigi


Alors que notre équipe laborieuse ( et en croissance) est investie dans la numérisation et le classement de collections "autrichiennes" et l'immense chantier de la saisie des fichiers des camps d'internement français, nous avons reçu de Suisse des nouvelles alarmantes sur l'état de santé d'un survivant d'origine Tchécoslovaque, résidant à Vevey.

Sigi (Sigmund) est né à Zabreh à côté d'Ostrava en 1923, il a connu la montée de l'antisémitisme puis la seconde guerre mondiale et les déportations à Prague, Terezin, Auschwitz, Blechhammer et Dachau d'où il a été "libéré" alors que le typhus ne lui laissait plus guère de chance. Sigi Jachzel est devenu Sigi Toman après la guerre. Sigi a épousé Evi survivante née à Budapest, élevée à Vienne; ils se sont trouvés tous deux en convalescence en Suisse à la libération. Evi est partie trop vite au début des années 2000.

La vie de Sigi est une histoire qui pourrait être violente et cruelle, mais cet homme ne l'est pas. Le récit de sa vie douce amer est conté avec humour et avec la distance de "ceux qui savent" à Michèle Honsberger.

Ces entretiens seront publiés dans les semaines à venir chez DELIBREO " Vous, vous savez, mais moi je ne sais pas". De notre côté nous allons avec les documents de la famille et ceux que nous avons récoltés mettre en ligne un minisite sur Sigi et Evi.
A Michel et Daniel nous adressons nos pensées amicales.