samedi 23 février 2008

Raccourci


Saisissante mise en page du Monde daté du 24 février, alors que Robert Badinter s'inquiète du futur de la justice française (à propos du projet de loi sur la rétention de sureté) , le secrétaire d'état à l'outre mer n'hésite pas à vouloir remettre en cause le droit du sol à Mayotte territoire français dans l'Océan Indien. Sureté, identité nationale tout cela a des relents nauséabonds bien connus. Mercredi avant la décision du conseil constitutionnel le Canard enchainé notait déjà :

Rétention de sûreté : une référence hasardeuse

Extrait du Journal Officiel allemand daté du 27 novembre 1933. La loi "contre les récidivistes dangereux, et sur les mesures disciplinaires pour améliorer la sécurisation" est paraphée par Adolf Hitler

Extrait du Journal Officiel allemand daté du 27 novembre 1933. La loi "contre les récidivistes dangereux, et sur les mesures disciplinaires pour améliorer la sécurisation" est paraphée par Adolf Hitler (DR)

Dans son édition du mercredi 20 février, le Canard Enchaîné souligne une référence effectuée par Georges Fenech, rapporteur UMP de la commission des lois, à propos du texte sur la "rétention de sûreté" adopté le 6 février au Parlement, et qui a été depuis examiné le 21 février par le Conseil Constitutionnel.
[La loi "rétention de sûreté" permet de maintenir en détention, après l'exécution de leur peine, certains condamnés, notamment sexuels, jugés dangereux et susceptibles de récidiver, NDLR].
Georges Fenech, ancien magistrat, ancien responsable de l'APM (association professionnelle des magistrats, droite), avait, devant l'Assemblée Nationale, mis en avant le fait que plusieurs pays démocratiques disposaient de lois similaires.

Signé Adolf Hitler


Georges Fenech, explique le Canard, avait notamment cité le "dispositif allemand", et explicité : "La mesure de détention sureté a été introduite dans le Code pénal allemand en 1933, sous la République de Weimar".
Devant l'Assemblée, Elisabeth Guigou (PS), ancienne garde des Sceaux, avait condamné cette "philosophie positiviste qui a conduit aux pires débordements en Allemagne". Cette déclaration avait soulevé un tollé à droite. Rachida Dati s'était dite "profondément choquée".
Le Canard explique que ce que ne savait pas Élisabeth Guigou et que n'avait pas mentionné Georges Fenech, c'est que la loi allemande était signée… du chancelier du Reich de l'époque : Adolf Hitler.
La première mouture de la loi allemande, qui, depuis, a été modifiée à plusieurs reprises, régissait la "rétention de sûreté" après la fin de la peine "si la sécurité publique l'exige".

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