mercredi 17 décembre 2008

Au delà des Justes

doro[t]|association d’histoire et le comité « Jews rescued Jews » basé en Israël ont conclu un accord de partenariat afin de promouvoir en France et en Europe la recherche et la reconnaissance des juifs qui ont sauvé des juifs.
A l’instar des Justes des nations, titre réservé aux non juifs ayant participé au sauvetage des juifs pendant la Shoah, de nombreux juifs ont individuellement ou dans le cadre d’un réseau clandestin ou d’une organisation participé au sauvetage tout en mettant leur vie en péril.

A ce jour seul le CJRJ a entrepris un travail de recensement des individus et organisations qui en Europe ont participé à des actions de sauvetage.
doro[t]|association d’histoire et le CJRJ vont mettre en place une base de données biographique et géographique concernant les sauveteurs et publier à destination des scolaires et du grand public via le web et l’édition une collection de portrait de sauveteurs, engagés qui entre 1933 et 1945 ont par leurs actes individuels ou collectifs participé au sauvetage d’une personne ou d’un groupe.


L'image stéréotypée inscrite dans la mémoire de la Shoah peut se résumer par une double dichotomie.

Du coté juif
D'une part, les 6 millions de martyrs assassinés, torturés, gazés
D'autre part, les héroïques combattants des ghettos et des résistants

Du coté non juif
D'une part, les initiateurs nazis, les bourreaux, les tortionnaires et leurs complices actifs ou passifs,
D'autre part, les justes, leur courage et esprit humanitaire ayant protégé et sauvé les persécutés

Cette image quasi manichéenne occulte complètement l'héroïsme des milliers de juifs qui, individuellement ou au sein d'organisations, ont sauvé des dizaines de milliers d'âmes.

Ce n'est que tout récemment que Yad Vashem à Jerusalem a décidé de réparer partiellement cet oubli et de consacrer a cette action de sauvetage un département dans ses nouveaux bâtiments.
Pourquoi cette omission de rappeler que, partout en Europe, pendant toute la durée des opérations d'extermination, des hommes et des femmes ont agi, le plus souvent au péril de leur vie, pour sauver leurs frères et sœurs des griffes des assassins?

Pourquoi parle-t-on si peu des installations de caches, d'organisation de passages clandestins de frontières, de fabrication et de diffusion de faux papiers d'identité?

Pourquoi fait-on si peu cas des réseaux organisant l'évasion de détenus et de déportés des camps de concentration?

Et comment expliquer la discrétion sur l'action des institutions ayant créé et géré des lieux de refuge pour des milliers d'enfants?

Pourtant, dans la situation de la solution finale, sauver un maximum de vies fut la stratégie la plus utile et la plus efficace. Le grand nombre de ceux qui doivent leur survie à ces actions en sont un témoignage éloquent.

Bien entendu, cela n'enlève rien à l'héroïsme des combattants des ghettos et de la résistance armée. En effet, le choix ne consistait pas entre tuer un allemand ou sauver un juif, mais entre les moyens, très limités, dont on disposait pour combattre l'ennemi. Or, la possibilité de se battre les armes à la main, n'a été donnée qu'à une infime minorité de juifs; les autres, hommes et femmes de courage, devaient accomplir leur devoir par des actions de sauvetage.

Certains tentent à minimiser l'héroïsme des sauveteurs juifs en invoquant leur devoir de solidarité à l'égard de leurs frères. Ils oublient cependant que ces hommes et femmes auraient pu préférer sauver leur propre vie et celles des leurs, plutôt que de les mettre en péril pour les autres.

Le commandement "Ne sois pas inactif en présence de ton prochain en danger" (Lévitiques XIX, 16), n'oblige pas de risquer sa propre vie pour sauver celle d'autrui. Il n'implique pas le travail d'imagination, de ruse, l'engagement physique et moral, le vécu des angoisses de chaque instant des actions de sauvetage.

Les raisons de cette occultation, il faut les chercher, me semble-t-il, plus en profondeur.

En premier lieu, dans le désir des pères fondateurs de l'Etat d'Israël de présenter à leurs concitoyens et plus particulièrement à leur jeunesse, une image simpliste de la Shoah, plus conforme aux valeurs du jeune Etat. Face à l'ennemi, une seule solution: combattre les armes à la main. D'où l'exaltation exclusive des combattants des ghettos, des partisans et résistants juifs.

Dans cette représentation quasi manichéenne victimes héros, c'est tout juste si les survivants ne se trouvaient pas culpabilisés.

Quant au courage des sauveteurs, il s'insérait difficilement dans un système de valeurs tendant à évaluer tout ce qui rappelait de juif de la diaspora (le juif "galoutique"). A quoi ressemble en fait l'action de ces sauveteurs? Les métiers qu'ils pratiquaient n'étaient-il pas ceux de faussaires, de passeurs, de contrebandiers, d"organisateurs de planques, d'intercesseurs auprès des autorités, de corrupteurs, etc.? Or, ces activités ne rappelaient que trop la démarche traditionnelle du juif diasporique, tentant d'échapper aux brimades et aux persécutions – attitude incompatible avec l'image du courage viril du combattant que l'on cherchait à inculquer à la jeunesse d'Israël.

Quant à ceux de la diaspora, qui ont toujours eu tendance à se regarder avec les yeux des autres, ils trouvaient presque indécent de se glorifier du courage des juifs qui sauvaient des juifs, alors que certains de leurs compatriotes résistaient ou faisaient la guerre les armes à la main. D'ailleurs, à trop insister sur ces actes, ne risquait-on pas d'alimenter l'image péjorative de la solidarité du clan au détriment de la nation?

Après 70 ans d'oubli et d'occultation, il n'est que temps maintenant de célébrer l'héroïsme des actions de sauvetage accomplies par des juifs. Il est temps de dire que des milliers d’hommes et de femmes de tous âges ont risqué leurs vies pour sauver, souvent avec succès, leurs frères et soeurs, que leur sacrifice était celui qui a le plus contribué à faire échouer le projet nazi d'extermination totale des juifs d'Europe.

Dans ces circonstances uniques dans l'histoire, sauver une âme pouvait être bien plus important que tuer un ennemi.

"Tu raconteras à ton fils" nous recommande la Torah. Ce ne sont pas des martyrs d'Egypte que nous remémorons autour de la table du Seder, mais le courage des couples juifs qui ont continué à procréer, alors qu'on tuait leurs enfants, le courage de ce peuple de se délivrer du confort relatif de ses chaînes et de partir à travers l'inconnu du désert vers une terre promise.

Nous devons aussi rappeler à nos enfants le courage, l'héroïsme des hommes et des femmes qui, dans l'enfer de la Shoah, ne se sont jamais résignés et se sont battus pour chaque vie à sauver.

Le combat, le sacrifice de ces milliers de sauveteurs, leurs actes de bravoure est pour nous une source de fierté au milieu du désastre de la Shoah. C'est cette image qui doit être transmise à nos enfants, l'image de ce peuple qui dans cette barbarie sauvage a su garder son visage humain.

samedi 6 décembre 2008

Darcos oublie les internements de 39 et 40 et les réfugiés juifs

"Ainsi, dans la décennie précédant 1940, les Juifs étrangers viennent essentiellement d’Europe de l’Est ou des Balkans. Les motifs de leur immigration sont politiques et économiques. Si ces Juifs immigrés de l’Est européen sont eux-mêmes très désireux de s’intégrer à la société française, ils restent profondément attachés à la culture du monde yiddish."

Voici ce que les enseignants français trouveront dans le dernier numéro de "Ressources pour la classe", intitulé Mémoire et Histoire de la Shoah destiné à mettre en œuvre la circulaire de juillet 2008 relative à l'enseignement de la Shoah.
Sur les trente neuf pages que compte la publication, pas une ligne sur les mesures d'internement prises en France entre 1939 et 1940. Pas une ligne sur les arrestations de mai 1940 et encore plus choquant pas une ligne sur l'internement à Gurs en octobre 1940 des juifs raflés au pays de Bade. Bien entendu pas une ligne sur les enfants internés dans les camps de Gurs, Bram, Rivesaltes et ailleurs entre 40 et 41. Ni sur les 800 morts à Gurs de l'hiver 40.
La vision des juifs étrangers présents en France est lacunaire, tronquée. Aucun réfugié du Reich sur le sol français! Tous viennent du Yiddishland à en croire les auteurs, Walter Benjamin, Hannah Arendt, Erich Itor Kahn...et les autres sortent droit du Shtetl et sont maroquiniers dans le Pletzl à Paris.

Nulle mention du vocable indésirable. La vision proposée par l'éducation nationale de la Shoah en France commence avec Vichy. La destruction des juifs d'Europe devient un acte importé, où le Reich est seul maitre d'oeuvre, pas de mesures annonciatrices évoquées. Tout commence avec le billet vert en 1941.
Le CNDP qui publie ce guide pédagogique soutient dirait-on une politique de la mémoire où l'étranger n'a pas sa place, alors que la circulaire mentionne:
"
Il ne s’agit pas seulement de transmettre une mémoire et des connaissances : il faut donner à tous les élèves les éléments de culture et de réflexion leur permettant de refuser toutes les formes de racisme et de discrimination et de comprendre que, contraires à la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen, elles rendent impossible la démocratie."

La sitographie de la revue est indigente, celle mentionnée sur le site de l'éducation nationale pire:
Izieu dont la présidente dirige la commission qui a accouché de cette souris a depuis 1998 le même site web, figé et privé de contenu, un site vitrine que même votre boulanger n'oserait plus afficher.
Izieu dont les derniers pensionnaires ont été raflés est cité pour illustrer le refuge. Choix judicieux, biaisé?
Gageons que les enseignants curieux ou membres du Réseau éducation sans frontière se pencheront sur le sort des exilés persécutés chez eux, et le sort qui leur a été réservé en France dès 1938.







lundi 1 décembre 2008

Nouvelles des archives du Rhône et d'Afrique du Nord


Dorot association d’histoire,
missionnée par le Centre de Documentation Juive contemporaine Mémorial de la Shoah depuis 2007 pour la localisation et l’acquisition d’archives est heureuse d’annoncer la signature d’une convention entre le CDJC - Mémorial de la Shoah et le Conseil général du Rhône pour les Archives départementales du Rhône le vendredi 12 décembre 2008

Le CDJC, pour ses besoins de communication aux familles de victimes et aux chercheurs, a proposé au Département du Rhône de numériser et microfilmer un ensemble important de documents auxquels il a régulièrement recours dans le cadre de ses activités de communication des sources relatives aux persécutions.

Le CDJC va numériser et microfilmer des documents librement communicables et conservés aux Archives départementales du Rhône. Ils portent sur le sort des Juifs, des Tziganes et autres groupes de victimes entre 1933 et 1948 dans le département du Rhône.

Cette opération sera réalisée grâce au soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah. L'opération est prévue sur une durée de 6 mois.

Les archives départementales du Rhône ont conservé un fond particulièrement important d'archives relatives à l'immigration des années 30 et 40, au sein desquels les dossiers individuels des services de police de la préfecture. Fonds de la Préfecture 1ère division, 5ème bureau, service des étrangers.

La numérisation et l'indexation de ce fond estimé à plus de 700 000 vues pour la partie qui sera traitée dans cette opération représentent une source unique pour les familles et chercheurs qui exploitent les archives afin de documenter le destin des individus ou des groupes de persécutés présents dans le Rhône pendant la période des persécutions.

Volume 565 boites soit environ 57 mètres linéaires.


Le Département du Rhône fournira au CDJC une copie numérique du fonds du Mémorial de l’Oppression et du fonds de la Prison de Montluc.

Les archives de la préfecture relatives à l'internement et aux persécutions déjà microfilmées par le United States Holocaust Memorial Museum à Washington en 1994 seront numérisées ( 44500 vues) des fonds complémentaires repérés par dorot association d’histoire complètent la collecte (environ 19 000 vues), parmi ces « nouvelles » archives les dossiers des étudiants juifs exclus de l’Université, ceux demandant dérogation au numérus clausus imposé par Vichy, dont le frère aîné de Robert Badinter.

doro[t]|association d’histoire a choisi d’allier Histoire et histoire des familles en développant ses projets sous un angle micro-historique. La micro histoire propose aux historiens de délaisser l’étude des masses ou des classes pour s’intéresser aux individus. En suivant le fil du destin particulier d’un individu, on éclaire les caractéristiques du monde qui l’entoure. La réduction d’échelle permet d’examiner les phénomènes à la loupe.

Depuis 2003, l'équipe poursuit un programme de recherche intitulé, « Traces et Empreintes, un exil ordinaire», qui a pour sujet l’exil des réfugiés juifs en Europe. Ce projet, à travers l’étude et l’analyse des destins d'hommes, de femmes et d'enfants à pour but de transmettre l'histoire en analysant le sort des demandeurs d’asile et des réfugiés dans le contexte politique et historique de la seconde guerre mondiale. Ce projet permet la production d’outils d’éducation, d’expositions et de publications destinées aux différents publics concernés: professeurs et élèves, familles, chercheurs et visiteurs individuels.

Les juifs d'Afrique du Nord pendant la Shoah
Parallèlement à la poursuite des travaux sur les réfugiés juifs étrangers dorot association d'histoire en coopération avec une institution israélienne, l'Institut Yad ben Zvi, débute un projet sur la mémoire des juifs d’Afrique du Nord pendant la seconde guerre mondiale. Il s’agit des juifs nés en Afrique du Nord et domiciliés en métropole ainsi que des juifs domiciliés en Afrique du Nord et natif d’une autre zone géographique (parmi eux nombre de réfugiés dont nous avons documenté les destins préalablement), ainsi que des familles séfarades déportées de France. La coopération entre les organisation portera sur le partage des sources d’archives , l'indexation et la numérisation.


























Le 7 janvier 1944 vers 16 h le docteur Albert Bendrihem, médecin juif à Brégnier–Cordon, exerçant malgré les lois antisémites de Vichy est arrêté à Glandieu un hameau situé à quelques kilomètres d'Izieu.

Agé de 37 ans le docteur Bendrihem né à Oran, est bien connu des habitants de la région. Il a résidé avec sa famille à Izieu, puis à Brégnier et enfin à Glandieu.Transféré à Lyon puis à Drancy il est déporté par le convoi 67 vers Auschwitz

lundi 10 novembre 2008

Alors quoi de neuf ?

La lettre d'information américaine la plus reconnue en matière d'histoire des familles juives éditée par le site avotaynu.com a publié un petit article sur le site et les bases de données dans son édition datée du 9 novembre.
Effet immédiat sur la fréquentation en provenance des États-Unis et sur le nombre des requêtes dans les bases.

70e anniversaire de la nuit de cristal.
A Paris le 12 novembre, le Mémorial de la Shoah inaugure une exposition relatant les évènements et conséquences. Bientôt nos échos!

La saisie des listes continue et la dernière mise en ligne de 22 000 noms de réfugiés dans les bases de recherche porte à 47 500 le nombre d'entrées.

Merci aux nouveaux volontaires qui rendent ces progrès possible, si vous voulez nous aider contactez nous à l'adresse contact[at]dorot.fr

mercredi 29 octobre 2008

Finance matters

Dear Dorot|association d’histoire friends

Dorot|association d’histoire is in need of funding in order to continue with our endeavors and efforts to provide its much needed services, so we are turning to you, our friends, for donations.

As you know Dorot|association d’histoire is a non-profit corporation and contributions are needed in order to fund the operations. The costs and expenses needed to run Dorot|association d’histoire are covered mostly by donations from members such as yourselves. There are no membership fees, subscription fees, dues, etc., however, we still have these costs and expenses to operate the organization and research and publish. We do receive some public funding on projects but we cannot expect much for the coming year.

We perform a wide range of services at no cost at all to our members through our e-mails. The information we provide to our members is precious. And through our websites and network we are able to respond quickly to the numerous number of e-mail questions and requests we receive.

Our online databases have 25 000 entries but we own 250 000 others that need to be prepared for publication, all related to Jewish refugees.

The work of Dorot|association d’histoire has become more effective, and the success of our research proves it. The websites are attracting more and more visitors dragging more requests for which we answer.

This year we will hit the wall of 500 000 pages visited in the year by 140 000 vistors we a growth of 82%.

In order for us to proceed with the running of Jewishtraces.org and exilordinaire.org many changes need to be implemented and we need to invest in new hardware and servers and create new positions.

As we plan to launch a publishing department with a first book expected during the first term of 2009 "Nous étions indésirables" by Susanne Pollak, in hardcover fully illustrated edition; we need your support.

We will be shortly signing a cooperative agreement with an Israeli research center which focuses on history of Jews in North Africa during the Holocaust, with this agreement we will be able to find new traces of Austrian and German Jews after they left or were sent to North Africa, also we will provide this new partner with the sources we have on Jews of North Africa in France.


Every person in Dorot|association d’histoire benefits from our services and the information we disseminate, whether or not you have been researching data in our bases or just asked for localization of archives.

If you or your organization enjoys receiving and reading our e-mails, if you find them and our websites helpful, informative, etc., and you wish Dorot|association d’histoire to continue its operation, funding is needed and a donation to Dorot|association d’histoire would be greatly appreciated.

Your participation and support is vital in the continuance of our organization. Dorot|association d’histoire is a French nonprofit corporation, constituted under the Act of July 1st 1901 as amended and donations are tax deductible under French regulations for corporate and private donors.

To all of you who have supported us in our previous project, we thank you again for your thoughtfulness and your generous contributions. Your support has made it possible for dorot|association d’histoire to become what it is today and hopefully we will be able to continue for many more years to serve our unique community.

We sincerely appreciate your generosity - your support is what brings together what others tore apart many years ago. Please circulate this mail in order to support us .

Sincerely,

Manuela Wyler
http://www.exilordinaire.org

For information on how to send your donations please contact us through contact[@]dorot.fr ( please remove the brackets when pasting in mail client.)


samedi 11 octobre 2008

Le château du Doux


Mise en ligne de l'article de Nathalie Roussarie, sur le centre d'internement du Château du Doux à Altillac en Corrèze après Chansaye et le centre du Lastic à Rosans , enrichit notre étude sur les centres d'internement.
Le Château du Doux aujourd'hui hôtel de luxe, n'avait jusqu'alors pas été étudié, nous ajouterons aux
bases de recherche les noms des pensionnaires-internés qu'elle a pu collecter.

Historienne de formation, Nathalie Roussarie a soutenu un mémoire de maitrise intitulé

"Hommes et Femmes devant les Cours de Justice de la Seine , juin 1946-novembre 1947, sous la direction de Claire Andrieu et Denis Peschanski puis un DEA sur "Tulle, 9 juin 1944, évenement,mémoire, histoire" sous la direction de Michel Dreyfus. Elle prépare actuellement une thèse de doctorat sur "L'anti-France, Communistes, Juifs et Francs Maçons en Corrèze 1940-1944".



samedi 4 octobre 2008

Once hidden, now on youtube!


Notre amie Monique Saigal a publié en France début 2008
Héroïnes françaises, 1940-1945
Ancienne enfant cachée Monique Saigal-Escudero vit en Californie.

Sommaire:
  • Une " courageuse " initiatrice de projets
  • Les résistantes de confession juive
  • Les résistantes du mouvement Défense de la France
  • Les résistantes du Bureau des opérations aériennes du BCRA de Londres
  • Les résistantes communistes
  • Le réseau Alibi
  • L'engagement d'une vie
  • L'engagement citoyen
  • Une combattante à vie
Elle a présenté son livre chez Google à Mountain View et vous pouvez voir son intervention sur Youtube

Author Monique Saigal-Escudero visits Googler's headquarters in Mountain View, CA, to discuss her book "Héroines françaises 1940-1945: courage; force et ingéniosité" also known as "French Heroines 1940-1945: Courage, Strength and Ingenuity". For more info, please visit http://www.collegenews.org/x5376.xml

Monique Saigal is a professor of French at Pomona College, in Claremont, California. She teaches courses in French literature, French films and French culture. Monique's first book entitled Lécriture, lien de mère à fille chez Jeanne Hyvrard, Chantal Chawaf et Annie Ernaux explored the mother-daughter relationship as metaphor in the works of three contemporary French writers. Her latest book, French Heroines 1940-1945: Courage, Strength and Ingenuity, shares the stories of eighteen women in the French Resistance who are little known yet who stood out because of their extraordinary courage.

Professor Monique Saigal, a child Holocaust survivor, was taken in by a Catholic family in 1942 and wanted to honor the women profiled in her book as well as her grandmother, who perished at Auschwitz. Eager to discover the secrets of other women in the Resistance like Lucie Aubrac, she crisscrossed France, Switzerland and California to film and hear them tell their own stories. Reading these accounts takes us back to a time of terror when women fought back with every ounce of strength and wit at their disposal. We find out who they were, why they fought against the enemy at such a young age and what they did during the war and after.
Category: Education

jeudi 2 octobre 2008

Zbaszyn, Grynszpan et Eichmann


Pour compléter l'article sur la Nuit de Cristal nous avons mis en ligne la déposition de Sendel (Zendel) Shmuel Grynszpan, père de Herschel, lors du procès d'Adolf Eichmann.
Ce témoignage précise les circonstances de la déportations des juifs polonais en octobre 1938 à Zbaszyn
Si vous avez connaissances de témoignages et/ou de documents sur cet événement merci de nous contacter.
Ajout de 6500 noms d'étrangers majoritairement juifs ayant résidé dans le département du Rhône entre 1938 et 1948 dans les bases de recherche ( base liste diverses 1939-1945)

Edvige le retour ..

Edvige enterré ? Pas vraiment…
Les RG mènent l’enquête sur les pratiques religieuses des agents des collectivités !
« Auriez-vous l'amabilité de m'indiquer si parmi votre personnel, vous avez des agents de confession autre que chrétienne. Dans l'affirmative pouvez vous me dire si certains d'entre eux ont demandé des aménagements d'horaires ou de service pour pratiquer leur religion. Cette étude est faite à la demande des maires de France. Merci de me répondre par mail. Cordialement. »
Voici le mail reçu par la Direction des Ressources Humaines de la Région Rhône-Alpes, le 16 septembre
dernier, en provenance d’un agent de la Sous-Direction de l’Information Générale (SDIG) de la Direction Départementale de la Sécurité Publique du Rhône (DDSP, anciennement les Renseignements Généraux) Abasourdis, les services de la Région ont recontacté la DDSP du Rhône pour s’assurer qu’il ne s’agissait pas d’un canular. Après vérification, il s’agit bien d’une demande officielle !
La DDSP du Rhône a affirmé agir sous couvert d’une demande faite, selon elle, par l’Association des Maires de France, ce que cette dernière dément formellement. D’autres collectivités auraient également reçu les mêmes interrogations. Cette demande remet au goût du jour le fichier Edvige, dont certaines prescriptions seraient abandonnées dans le projet de décret annoncé par le Gouvernement le 18 septembre dernier. Elle laisse supposer que la
Région « ficherait » les confessions religieuses de son personnel, ce qui constituerait une pratique
totalement illégale et contraire à la tradition républicaine.
Le Président de la Région Rhône-Alpes, Jean-Jack QUEYRANNE s’est adressé, le 26 septembre, à Madame Alliot-Marie, Ministre de l’Intérieur, de l’Outre-Mer et des Collectivités Territoriales et l’interroge publiquement sur cette enquête qu’il trouve choquante tant dans son principe que dans les modalités de sa mise en oeuvre.
Alors que le nouveau projet de décret est à l’étude, les Renseignements Généraux constituent leurs fichiers, mais sous couvert de quel texte de loi ? Par ailleurs, est-il nécessaire de rappeler que cette demande, qui stigmatise une religion par rapport à une autre, porte gravement atteinte aux principes de non-discrimination ?
Sur son blog, le 12 septembre dernier Jean-Jack QUEYRANNE écrivait déjà à propos d’Edvige : « Le gouvernement ne peut se contenter de retoucher le décret à la marge en invoquant les exigences de la sécurité et du travail de la police. Nous sommes bien au-delà. Edvige pratique un bien curieux mélange des genres parce qu’il contient la menace d’une société de surveillance généralisée.».
A l’heure où, dans notre pays, les débats sur les libertés publiques et l’utilisation des données personnelles susceptibles de figurer dans les fichiers informatiques sont, à raison, particulièrement vifs, le Président de la Région Rhône-Alpes condamne cette pratique et demande au Gouvernement de clarifier sa position.



Quand à nous déjà fichés par les R.G ( plus que probable) ...que faisons-nous

dimanche 28 septembre 2008

fin d'année 5768, bonne année 5769

Nous recherchons des volontaires pour la saisie de listes merci de nous contacter par mail si vous avez un peu de temps à consacrer au projet de publication des listes d'internement.
Dorot recherche de nouveaux locaux pour abriter ses activités nous espérons pouvoir annoncer notre déménagement avant la finde l'année 2008.

Dernière mise à jour du site exil ordinaire le 28 septembre 2008
Dans la rubrique Histoire un article sur les pogroms de novembre 1938 connus sous le nom de Nuit de Cristal.

Camp de Gurs: ajout de 1300 nouvelles données dans la base camps d'internements d'internés en provenance du camp de Rivesaltes en 1942, ajout de 48 enfants transférés de Gurs à Aspet-Haute Garonne en février 1941.

Durant le mois d'août une documentaliste a récupéré pour notre projet copie des dossiers d'internés du camp de Gurs enregistrés auprès des services de la préfecture du Rhône, nous commençons à croiser les données et publierons les résultats d'ici peu.


vendredi 22 août 2008

Des lendemains redoutables

La paix sauvée ne saurait être le signal de l'abandon. […] Si le pays devait s'abandonner et le maintien de la paix n'était pour lui qu'une raison d'insouciance, nous irions avec rapidité, avec plus de rapidité que vous ne pourriez le croire, à des lendemains redoutables".

Edouard Daladier,
Annales de la Chambre des députés, "Débats parlementaires", volume 199, Session extraordinaire de 1938, pp. 1526-1539.

Cette semaine mis en ligne d'un article sur la crise des Sudètes de septembre 1938.

Plus près de nous, on gesticule à propos du Caucase, de l'Ossétie du sud et de l'Abkhazie que peu de français arrivent à situer sur une carte. On gesticule mais beaucoup moins qu'à Pekin.

Il y a quelques années au plus fort de la guerre en Abkhazie, Efraïm V., son épouse d'origine arménienne et leur fille Martha ont traversé illégalement l'Europe pour se réfugier en France. L'aide pour sortir d'Abkhazie est venue d'un militaire russe. Ensuite il a fallu payer un passeur et voyager caché dans des camions.
Les milices abkhazes avaient tenté d'enlever l'enfant, le père avait été molesté, le grand-père aussi. Les vergers ont été brûlés.

En France devant la commission de recours pour le droit d'asile, un fonctionnaire doutait du "statut" de juif de Monsieur V. aussi, il lui était difficile de croire que la famille avait pu être l'objet de discriminations.
Les images d'Ossétie du sud et d'Abkhazie, quand elles nous parviennent ne doivent pas nous permettre de douter que les populations civiles sont à nouveau victimes.

Si les vergers de la famille d'Efraïm existent encore qui récolte les citrons? Les Géorgiens, les Russes ou les Abkazes ?
La famille V; était une des dernières familles juives "déplacée" par Staline et contrainte à changer de nom.
Aujourd'hui ils vivent en France Mme V. a validé ses diplômes et exerce à nouveau la médecine, Joseph est né ici, loin de Soukhoumi et des vergers.
Mais chaque jour Efraïm et les siens revivent les jours redoutables...

jeudi 17 juillet 2008

Un destin extraordinaire

Mise en ligne de la vidéo de Batsheva Dagan, réalisée lors des 6e rencontres internationales d'éducation à la Shoah, à Yad Vashem le 9 juillet 2008.

Batsheva, autrefois Isabella Rubinstein, est le dernier témoin du destin de la famille Kornweitz que nous documentons depuis quatre ans.
La rencontre a été pour nous l'occasion unique de présenter aux enseignants une survivante au destin et à la personnalité extraordinaire.
Nous espérons pouvoir contribuer à l'édition en français de son ouvrage "imagination, bénie soit-elle, maudite soit-elle" qui existe déjà en anglais et en hébreu.

lundi 14 juillet 2008

Retour de Jérusalem


De retour de Jérusalem où nous avons présenté mercredi dernier nos activités lors des 6e rencontres internationales de l’éducation à la Shoah organisées par l'école internationale d'études de la Shoah de Yad Vashem.

Plus de 700 professionnels de 52 pays étaient réunis par Yad Vashem et nous avons pu, au-delà de la présentation formelle de nos productions, nouer des relations avec nombre d’entre eux.

Du point de vue des institutions nous avons pu créer un lien avec une organisation autrichienne ( rendez-vous avait été pris à Vienne), améliorer notre visibilité vis-à-vis du National fonds autrichien et de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, rencontrer des représentants d’organisations d’Allemagne, d’Italie, de Belgique, du Canada, d’Argentine…

De nombreux enseignants ont reçu un CD rom bilingue ( français-anglais) présentant nos activité et notre projet de classe européenne virtuelle.


Ce voyage a été aussi l’occasion de rencontrer Ehud Loeb, contributeur du texte chaque homme a son ombre que nous ne connaissions que « virtuellement ». Une rencontre précieuse.



Une surprise de taille nous attendait le lendemain , à quelques heures de notre présentation mercredi, parmi les 700 participants un visage m’a paru familier au milieu de la foule se dirigeant vers la noria d’autobus nous acheminant du centre de congrès vers le Musée. Il s’agissait de Bathseva Dagan veuve de Paul Kornweitz et dernier témoin de l’histoire de cette famille dont le destin a été notre premier axe de recherche.

Elle nous a fait l’amitié de participer à notre atelier où les participants ont été bien plus qu’intéressés par le témoignage et la personnalité
lumineuse de Batsheva.
Nous mettrons en ligne très bientôt un clip vidéo de son témoignage lors de cet atelier.


Batsheva autrefois s'appelait Isabella Rubinstein, elle est née à Lodz en 1925, en 1940 elle entre au ghetto de Radom, puis réussit à passer dans la clandestinité et se cache à Schwerin. La Gestapo l'arrête en mai 1943, elle est déportée à Auschwitz où elle est immatriculée sous le numéro 45554.
Après Ravensbrück elle est finalement libérée à Machow.


Jeudi en fin de journée notre dernier rendez-vous était à l'institut Yad ben Zvi qui se consacre à l'histoire des juifs d'Orient. L'Institut développe un programme sur les juifs en/d'Afrique du Nord pendant la Shoah et parmi eux il y a avait des réfugiés du Reich.
Nous espérons pouvoir créer un programme de coopération avec les chercheurs de l'Institut et servir de lien avec les organisations de mémoire en France.

mardi 1 juillet 2008

Appel à projet 2008/2009







Victor Stern en 1938


Parallèlement au Concours National de la Résistance dont le sujet national est :

* Les enfants et les adolescents dans le système concentrationnaire nazi.

doro[t]|association d'histoire offre une bourse de 150 € ( à valoir pour de la documentation ou des déplacements) à une classe de collège ou de lycée qui choisirait de travailler sur le thème spécifique

* des enfants juifs allemands ou autrichiens arrêtés en France et déportés.

Nous pouvons apporter assistance aux enseignants et aux élèves en proposant des sources documentaires, des archives privées et publiques et en nous rendant dans les classes qui en font la demande.

Pour contacter notre responsable pédagogique merci d'envoyer vos mails à contact@dorot.fr en mentionnant dans le sujet 2008_2009 .

Une première sélection de 3 projets retenus aura lieu le 8 décembre 2008, merci de nous faire parvenir d'ici le 15 novembre 2008 une page présentant votre projet.
Les 3 projets sélectionnés bénéficieront de notre soutien pour la préparation du Coucours National de la Résistance et de la Déportation.
Les finalistes devront transmettre un exemplaire de leurs réalisations au plus tard le 15 avril 2009.
Le résultat sera publié le 1er mai au plus tard.

Ressources documentaires sur notre site

dimanche 29 juin 2008

Bases de données


Aujourd'hui import dans la base internement d'une liste alphabétique partielle des personnes en majorité juives domiciliées en Belgique au 10/05/1940 ayant été dans des prisons françaises et qui ont été, libérées, évadées, décédées ou déportées vers les camps d'extermination en Allemagne.
Nous avons saisi ces informations à partir des documents récoltés à Bad Arolsen en provenance de Belgique. Sur les 154 personnes dont les belges ont retrouvé la trace 16 seulement sont de nationalité belge. 44 ont survécu. 46 ont été internés en Rhône-Alpes à Montluc, au fort de Chapoly, Fort Barraux.

Nous avons également importé un travail de saisie des dossiers des Alpes de Haute -Provence qui comprend 1200 entrées reprenant les listes d'assignation à résidence, les recensements et procès verbaux de gendarmerie sur les arrestations de 1943. Ces documents complètent le travail commencé sur Barcelonnette.

L'association Sabença de la Valeia ( connaissance de la Vallée de l'Ubaye) a publié cette semaine Histoires vécues en Ubaye, ouvrage pour lequel nous avons rédigé un article sur le passage de Frieda et Karin Kornweitz à Barcelonnette au printemps 1943.

A la suite de cette publication un contact a été amorcé avec une autre association des Alpes de Haute-Provence:
Mémoire Résistance 39-45.

vendredi 27 juin 2008

Juillet 1938, Evian ou les espoirs déçus des juifs du Reich

Mise en ligne d'un nouvel article dans la rubrique Histoire pour les 70 ans de la conférence d'Evian de juillet 1938.
Nous avions déjà abordé les destinations lointaines ( le Kenya, Shanghaï...), mais là il est question des Philippines et de Mindanao, de la République Dominicaine et de la plantation de Sosùa où de 500 à 700 juifs seulement parvinrent à émigrer alors que plus de 4500 visas leur avaient été délivrés par les autorités.
Le Museum of Jewish Heritage à New York a consacré une exposition à Sosua et aux réfugiés juifs, si vous êtes à New York avant le 25 juillet allez la voir.











Dimanche en huit le 6 juillet nous serons à Yad Vashem pour une autre conférence. Nous donnerons des nouvelles...

mercredi 11 juin 2008

A Vienne il n'y a pas que le ballon rond

Par ces temps de frénésie footballistique, y a-t-il matière dans un des pays organisateur de l'Euro 2008 à échapper au ballond rond, aux fans arborant drapeaux et maquillages aux couleurs de leur nation ? C'était un peu notre challenge à Vienne la semaine dernière, de mardi à vendredi la réponse fut presque oui à condition d'éviter le Ring partiellement fermé pour cause d'animation commerciale, d'écrans géants etc..
Oui à condition de ne pas allumer la télévision ce qui fut presque facile vu notre emploi du temps chargé en rencontres. Ne pas marcher le long du Danube où des plages aux couleurs des différents compétiteurs sont aménagées.
Oui samedi parce nous avons quitté Vienne pour les camps de concentration de Mauthausen et d'Ebensee et que le soir venu nous sommes allés dormir à Linz, mais le dimanche, jour de match, les voitures sur l'autoroute et dans Vienne étaient décorées aux couleurs de Croatie et de l'Autriche qui s'affrontaient. Dans les rues menant au stade ( hélas notre point d'attache se trouvait dans ce quartier) les supporters ont commencé assez tôt une déambulation agrémentée de liquide alcoolisés variés, ce qui a déclenché rapidement sirènes et chants, beuglements assez peu articulés. Trop pour nous en ce jour de finale à Roland Garros et de défaite de notre Suisse préféré Roger , nous nous sommes dirigés en début de match vers l'aéroport où les télévisions ont pris le relais. Du foot, du foot et encore du foot.

Plus sérieusement, à Vienne grâce à Annie notre correspondante permanente nous avons pu rencontrer trois nouveaux « anciens enfants » ayant vécu en France pendant la période de la seconde guerre mondiale. Annie avait réuni pour la seconde fois un groupe de ces « français » de Vienne, qui ont accepté de nous confier leurs histoires et leurs archives familiales datant de la période de l’exil en France et en Suisse.

Pendant notre séjour nous avons pu amorcer de nouvelles coopérations et espérons que rapidement nous pourrons vous donner des nouvelles concrètes des projets menés avec l’Autriche.

Un rappel procurez-vous

Couverture ouvrage
Douce France ? Musiciens en exil en France 1933-1945
Michel Cullin et Primavera Driessen-Gruber (dir.)
Éditeur : Böhlau

Le livre n'est pas encore distribué en France mais on peut l'acheter sur amazon.de

mardi 3 juin 2008

de la liberté et de ses usages

La semaine dernière en effectuant une recherche sur le convoi 50 pour lequel nous avons obtenu de nouvelles informations et allons actualiser les données concernant les personnes déportées (Manfred Strakhaus, Mordka Michalowicz, Victor Stern, Dr Kawer, ..), je découvrais un site de généalogie militaire qui reprenait intégralement l'étude d'Ernest Kallmann sans en mentionner l'origine éditoriale, et il s'avéra sans avoir demandé l'autorisation à l'auteur non plus.
Après un échange de mails vifs pour notre part lui rappelant la loi et ses obligations, hier Monsieur S. président et son association ont eu l'obligeance de retirer de leur site les listes compilées, commentées par Ernest Kallmann et éditées par doro[t]| association d'histoire sur le site exilordinaire.org.
Il reste néanmoins sur leur site de nombreux documents " empruntés", selon l'euphémisme dont ce Monsieur use, sans autorisation des auteurs, et non crédités. Mais nous ne sommes pas mandatés pour faire respecter la loi aussi notre action ne concerne que nos données.

Ce matin ma surprise fut donc encore plus grande de recevoir par le biais d'un mail circulaire à ses amis ou administrateurs, un texte intitulé "La solidarité généalogique et la tolérance"dans lequel nous apparaissons bien entendu comme les méchants "gardiens de la mémoire" et son groupe de pilleurs les gentils généalogistes, agissant pour la "bonne" cause.
Nous ne nous considérons à aucun moment comme des gardiens mais des scientifiques respectant le droit et celui de la propriété intellectuelle qui en est un précieux en ce pays.
La publication de données originales sur notre site et particulièrement dans les pages de recherche nous vaut l'estime de nombreux chercheurs de par le monde et de familles recherchant des informations sur leurs proches.
L'attitude de Monsieur S. est à l'opposée de celle de Steve Morse aux Etats-Unis par exemple qui fournit aux internautes fréquentant son site des pages de recherches interrogeant des bases extérieures qu'il sélectionne ou que son réseau lui propose.
Pour conclure cet épisode fâcheux nulle leçon, un avertissement peut-être au monde associatif généalogique: si les généalogistes veulent être pris au sérieux dans le cercle des sciences humaines; peut-être devraient-ils commencer par respecter les usages scientifiques et la loi.

La majorité des grandes associations le font , les autres devraient former leurs responsables qui mettent en péril leurs organisations par légèreté, inconscience ou volontairement.

samedi 31 mai 2008

Retour à Vienne du 4 au 8 juin

Avant de partir ne pas oublier
  • de vous dire que le site de dorot a fait encore une fois peau neuve parce que sur le web si on ne se renouvelle pas on disparait, et que cela serait vraiment trop dommage de se quitter maintenant à l'aube de nouvelles réalisations.
  • de vous annoncer l'exposition les "modernes s'enfuient" au Musée Juif de Vienne, pour lequel nous avons contribué au catalogue bilingue. Une seconde installation est prévue à Sanary/mer
  • une autre publication pour juin, celle de la 3e édition d'histoires vécues en Ubaye, pour laquelle nous avons présenté l'histoire de Frida, Karin et Robert
  • que la maquette du livre de Susi Pollak est en bonne voie, le texte français est presque finalisé et hormis les choix iconographiques il nous reste à boucler...le budget. Le titre retenu pour l'édition française sera " Nous étions indésirables en France, une enquête familiale"
  • la semaine dernière à Paris rencontre avec Edith Starkhaus -Feldmann et sa fille Shirley.
    Edith est la soeur de Manfred, arrêté à Lectoure dans le Gers et déporté par le convoi 50 pour Maïdanek. Elle a émigré sur le Mouzinho parmi les convois d'enfants de 1941
  • l'exposition à la librairie Decitre s'achève le 9 juin, aujourd'hui Michèle Honsberger vient y présenter «Vous, vous savez mais moi je ne sais pas.» Questions à un rescapé de la Shoah, paru chez Delibreo éditions. Sigi Toman accueille les visiteurs du haut de la colonne centrale de la librairie

mardi 6 mai 2008

Jerusalem mais d'abord Torino

D'abord vous remercier pour avoir répondu si vite à notre appel . Votre générosité va nous permettre d'aller à Jerusalem. Comme les bonnes nouvelles n'arrivent jamais seules, Doro[t] association d'histoire est aussi invitée à présenter son travail lors des rencontres organisées par le Museo Diffuso della Resistenza, della Deportazione, della Guerra, dei Diritti e della Libertà (oui je sais leur nom est un peu long!) à Turin les 14, 15 et 16 mai prochain. Le sujet nous passionne puisqu'il y sera question des nouvelles technologies à l'usage de la transmission de la mémoire et de l'histoire dans un contexte muséal.

Notre travail actuel sur le développement d'un site d'e-learning dédié aux classes du secondaire semble d'actualté. La responsable pédagogique, que nous avons missionnée doit évaluer avec un panel d'enseignants comment inclure dans un cursus basé sur le web l'histoire de l'internment des réfugiés juifs en France, la politique du gouvernement Dalladier puis celle de Vichy et rattacher cet enseignment à celui de l'histoire de la Shoah et à un questionnement civique contemporain.
C'est le projet de notre association pour les deux ans à venir. Sous réserve des financements adéquats. Eternelles lamentations des associations culturelles.







samedi 26 avril 2008

Une île lointaine

C'est le titre de l'article qu'Henry Wellisch nous a adressé, en complément de la liste de plus de 1500 noms que nous avons rajoutés dans la base Diverses listes 1939-1945, il s'agit la liste des réfugiés juifs, emprisonnés à l'île Maurice à la date du 25 mars 1942. Les autorités britanniques ont interné ces hommes, femmes et enfants qui avaient réussi à fuir Bratislava et Vienne pour la Palestine. Rescapés de la catastrophe du Patria le 25 novembre 1940, ces acteurs de l'Alyah Bet, le mouvement d'émigration clandestine vers la Palestine, tout comme les passagers de l'Exodus, le destin des passagers de l'Atlantic est inconnu du public francophone.

Pour approfondir un livre existe: le journal de Ruth Sander-Steckl commenté par le réalisateur Michel Daëron; "à bientôt en Eretz Israël!" paru chez Alblin Michel en 2002.
128 personnes sont restées à l'île Maurice, inhumées au cimetière.
Michel Daëron a rélisé un documentaire sur la "Dérive de l'Atlantic"et nous espérons pouvoir bientôt en présenter quelques extraits sur le site

jeudi 17 avril 2008

nouvelle ajout dans les bases de recherche

300 brigadistes Allemands et Autrichiens


Cette liste est accessible dans la base Liste divers camps d’internement français sur la page recherche.
Elle provient de la saisie des cotes 109W298 et 2619W1 aux archives départementales des Pyrénées Orientales.On y retrouve Richard Durban, interné en suite à Gurs puis son transfert pour Chansaye est demandé sans doute grâce à la naissance de son enfant naturel à Pau pendant son séjour à Gurs.Nous ne savons pas s'il y arrive. Sa trace réapparait dans les archives de Malines en Belgique où il est porté sur une liste de juifs ayant résidé en Belgique avant mai 1940, puis sur des listes de la prison de Säarbrucke, sur des listes de la Gestapo.

Les documents du service des victimes de guerre de Belgique nous apprennent que Richard Durban a été remis par Vichy aux autorités allemandes le 29 décembre 1942 il a été interné au Fort de Romainville du 4 janvier au 4 février 1943 date de sa déportation. Il s'en suit un nombre de trajets entre les prisons de Säarbrücke et de Stuttgart entre le 5 février et le 8 mars 1943.
Le sort de Richard Durban ne nous est pas connu, mais avec la mise en ligne de la liste des brigadistes nous espérons que certains d'entrevous trouverons des réponses à leurs questions.



mercredi 16 avril 2008

Pessah business r

J'avais publié ce petit texte il y a deux ans dans le bulletin de l'Union Juive Libérale de Lyon, il est d'actualité


Si tout ce que vous avez lu sur les coulisses de Pessah vous donne envie de vous exiler sur la lune une semaine au début du mois de Nissan, il y a peut-être une autre solution. Il existe un véritable business touristique autour de Pessah : autant les Israéliens quittent en masse le pays pour voyager autant les juifs de la Diaspora en Europe et aux États-Unis choisissent de plus en plus de passer cette semaine éreintante dans des hôtels cacher où tout a été prévu pour eux. De Natanya à Eilat, Israël reste une destination classique suivie de près par les français par Aix-les-bains, Cannes, etc… Plus étonnant, Majorque sous le contrôle du rabbinat de Nice prix 1350 € par adulte… ou Venise 1070 €. Alors quel calcul faire ? Supposons que votre famille soit constituée de 5 personnes, je vous laisse faire le calcul comparatif : deux Sedarim chez vous à 15 personnes (moyenne basse), plus une semaine de victuailles labellisées cacher-lé-Pessah, le dentifrice et cola pour les enfants, deux visites de S.O.S. médecins pour désordre digestif, 20 h de femme de ménage avant et 10 h après, parce que vous, vous travaillez et vous ne pouvez pas tout faire toute seule, donc vous libérez le budget de la Thalasso. Autre solution si vous ne souhaitez pas augmenter le résultat comptable de tous les épiciers cacher de la ville, achetez vos matzot et le vin mais de grâce ne tombez pas dans les excès du dentifrice et de l’huile. Je vous rappelle que le judaïsme libéral ne délivre pas de certificat de cacherout, donc ne touche pas de pourcentage sur les ventes de produits cacher, si vous voulez faire une mitsva, faites un don à la communauté.

Hag saméah à toutes et à tous et n’oubliez pas de faire le plein de votre pharmacie !

mardi 8 avril 2008

Tachles acte II


Mise en ligne ce soir de la nouvelle version du mini site consacré à Sigmund Jachzel Toman et à Eva son épouse. Tous deux avaient survécus à la Shoah, internés à Terezin et libérés respectivement de Dachau et Bergen-Belsen il s'étaient rencontrés en convalescence à Prague

Grâce aux albums de famille et à quelques sources documentaires nous avons pu commencer à compléter le témoignage paru dans « Vous, vous savez mais moi je ne sais pas. » Questions à un rescapé de la Shoah. Toman, Honsberger, Mouron. Delibreo 2008.
Sinon en France vif débat sur les archives et sur les projets de lois visant à nouveau à restreindre l'accès.
Hannes Gellner annonce que son film "la mémoire des enfants" dont nous avions parlé en novembre sera projeté au Mémorial de la Shoah à partir du 28 avril et le jour de Yom Hashoah.

Annie Weich Hartl nous a remis la version allemande de son texte une enfance française ce qui nous permet de garder le site allemand à jour.

mercredi 2 avril 2008

Bertold Linder, les kapos et l'argent


Nos recherches nous avaient amené à nous interroger sur les kapos juifs à Auschwitz, sujet tabou, dangereux et polémique. Mais réel. La semaine dernière j'ai rencontré une historienne basée à Washington qui travaille sur ce sujet. Je lui ai raconté le cas Bertold Linder et lui ai transmis les informations trouvées dans les différents dossiers d'archives et les témoignages recueillis auprès des survivants de Monowitz.

En explorant les demandes faites à l'ITS à Bad Arolsen je suis tombée sur une demande d'informations de la Claim Conference vraisemblablement à la suite d'une requête de la veuve ou des enfants de Bertold pour indemnisation.
Il est probable que cette demande de compensation financière ait abouti. Je me demande ce qu'en pensent les survivants de Borgo San Dalmazzo déportés avec lui par le convoi 64 de Drancy...

Les kapos aussi ont-ils le droit d'être indemnisé?
Pour le cas Bertold Linder ce qui me gêne le plus ce sont les récompenses qui lui ont été attribuées par l'Etat Autrichien via le parlement et par le Centre Simon Wiesenthal à Los Angeles.

samedi 29 mars 2008

Premiers résultats

Moins de 24 heures après le post d'hier relatif aux 101 enfants du premier convoi du Mouzinho et les envois à différentes listes de diffusion les premiers résultats tombent Barbara Zimmer nous a envoyé 11 messages avec différentes informations sur les enfants qu'elle en soit ici remerciée; Neil Rosen et Yehudah ben Schlomo nous ont envoyé des sources de la presse de 1941 et d'autres traces à suivre. La plupart proviennent des États-Unis et d'Israël. Enfin quelques contacts familiaux commencent à arriver, maintenant il va falloir suivre tout cela ...et l'analyser.
La suite à lire bientôt ici.



Doro[t] association d'histoire dirige le projet Un exil ordinaire

Si vous voulez nous aider vous pouvez nous contacter par mail : contact[at]dorot.fr
( remplacez [at] par @)
ou adressez vos dons à dorot |association d'histoire 15 avenue de Gadagne 69230 St Genis Laval

jeudi 27 mars 2008

Le SS Mouzinho

Pendant que l'Education Nationale tente de se souvenir des 11 000 enfants juifs déportés de France disparus dans les camps nous recherchons la trace des 101 enfants du premier convoi coordonné par l'OSE le 10 juin 1941 de Lisbonne pour New York. Ils ont été sauvés par les efforts solidaires du HICEM du JOINT de l'OSE et de l'AFSC.
Si vous ou vos proches connaissez un de ces enfants merci de nous contacter à
contact[at] dorot.fr (remplacer [at] par @).

Nous avons mis en ligne cette première liste où bon nombre d'enfants sont nés au pays de Bade et en Autriche afin d'essayer de retrouver la trace de leurs parents dont l'identité ne figure pas dans les documents que nous avons pu consulter.
Convois d'enfants

lundi 24 mars 2008

International Tracing Service, un challenge pour la recherche


Privilégiée j'ai eu la chance de faire partie des premiers chercheurs à pouvoir lancer des recherches à Bad Arolsen depuis l'ouverture des archives de ce service peu connu du grand public.
Le Service International de Recherches situé à Bad Arolsen (ITS) œuvre en faveur des victimes des persécutions nazies et de leurs familles en établissant leur sort à l’aide de ses archives.

ITS a versé une première partie de ses archives sous formes numériques à Washington à l'USHMM ainsi qu'à Yad Vashem à Jerusalem. La France parmi d'autres pays membres de la commission internationale n'a pas encore désigné le service public ou privé qui pourrait recevoir copie des 50 millions de documents. Le système de recherche basé sur le "Central Name index" permet de retrouver les autres documents dans les collections d'ITS.


Pour notre recherche les spécialistes de l'ITS ont localisé les ressources à disposition concernant quelques familles et personnes, déportées de France, de Prague et de Belgique ou encore réfugiées en Suisse .

D'ici 2012 la totalité des archives sera numérisée et livrée aux organisations désignées. Il reste à espérer que d'ici là l a France aura demandé une copie et mis les moyens pour les rendre accessibles au plus grand nombre de chercheurs, scientifiques, familles et survivants victimes des persécutions nazies.

Les perspectives pour la recherche seront mieux connues après une première mission d'évaluation des collections originales effectuée par des chercheurs à la fin du printemps, grâce à une initiative conjointe ITS/USHMM.

mercredi 12 mars 2008

Mort d'Adam Raysky

CARNET

Mort d'Adam Rayski, cofondateur du Crif

NOUVELOBS.COM | 12.03.2008 | 18:05

Ancien résistant, il était le dernier survivant des fondateurs de l'association créée en 1943, en pleine occupation.

Adam Rayski, résistant et ancien dirigeant de la section française de la MOI (Main d'oeuvre immigrée) est mort, mardi 12 mars, à l'âge de 95 ans, a indiqué le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif).
Il était le dernier survivant des fondateurs du Crif, créé en 1943 par les responsables de la communauté juive, en pleine période d'occupation.
Ses obsèques auront lieu jeudi à 14H00 au cimetière du Père Lachaise, a fait savoir le Crif.

Une enfance française

Aujourd'hui mise en ligne du texte d'Annie Hartl-Weich sur ses années d'exil en France. Années de refuge dans le Lot. Années d'enfance en France
Elle est née en 1937 et, a dit-elle eu de la chance, des chances même: "Parmi les nombreuses chances que j’ai eues dans ma vie, les plus décisives se sont concentrées sur mes premières années. En tout premier lieu que mes parents aient eu la clairvoyance de quitter d’abord Vienne, puis trois ans plus tard Paris en temps utile, et qu’ils aient trouvé refuge au village de Fons dans le Lot, dont toute la population sans exception a protégé notre famille pendant quatre ans, de sorte que nous avons passé la guerre loin des rafles, des camps et des déportations."

Illustré par les photographies magnifiques de la collection familiale, l'article d'Annie est fort et tenace comme elle. Le destin de la famille de Karl Hartl est passionnant !

70 ans après l'Anschluss, le malaise des Autrichiens


AUTRICHE. Deux habitants sur trois souhaitent tirer un trait définitif sur le passé nazi. Commémorations cette semaine.

Maurin Picard, Vienne Mercredi 12 mars 2008


Divisée sur l'importance à accorder aux célébrations du 70e anniversaire de l'Anschluss, l'annexion forcée à l'Allemagne nazie le 12 mars 1938, l'Autriche peine toujours à assumer le legs de ce «jour le plus noir» de son histoire.

Expositions, débats, documentaires télévisés se succèdent depuis quelques jours, relayés par les médias, selon la volonté du gouvernement de marquer la «repentance» de tout un peuple pour sa collaboration active avec le IIIe Reich et l'élimination de ses élites juives. L'Eglise catholique a appelé la population à «tirer les leçons du passé», par la voix notamment du cardinal-archevêque de Vienne, Mgr Christoph Schönborn.

Une veillée aux chandelles, baptisée la «nuit du silence» en hommage aux survivants de la Shoah, sera organisée ce mercredi soir sur la Heldenplatz, la place des Héros, à l'endroit même où Hitler proclama l'annexion de son pays natal le 15 mars 1938, devant 250000 personnes en liesse.

Exposition à l'opéra

Malgré ces bonnes intentions, le cœur en Autriche, pourtant, n'y est pas. Est-ce parce que «60% des Autrichiens n'ont pas connu la guerre», comme l'a affirmé le maire social-démocrate de Vienne, Michael Häupl? Ou parce que l'évocation de ces heures sombres de l'histoire de l'Autriche reste pénible pour le plus grand nombre? D'après un sondage établi par l'Institut d'études de sciences sociales de Vienne (SWS), 60% des personnes interrogées souhaiteraient tirer un «trait final» sur le passé nazi du pays, tandis que 36% se prononcent en faveur d'un travail de mémoire plus appuyé.

Une émouvante exposition à l'Opéra de Vienne, intitulée Victimes, coupables, spectateurs, vient opportunément rappeler que, même au sein de cette prestigieuse institution, 92 musiciens de confession juive furent brutalement renvoyés. «Il fallait apporter plus de lumière et de propreté dans l'histoire de la maison, souligne le directeur du Staatsoper, Ioan Holender. Nous n'avons pas été et ne sommes pas des petits saints.»

Le chancelier autrichien Alfred Gusenbauer a salué lundi cette volonté de «regarder en face un douloureux passé», avant de regretter que «dans l'Autriche de 2008, les institutions [prêtes à en faire autant] sont encore malheureusement l'exception».

Une allusion à peine voilée au Musée Leopold de Vienne, où vient de s'ouvrir une exposition consacrée au peintre tyrolien Albin Egger-Lienz, et dont des dizaines de peintures présenteraient des origines suspectes. Parmi les toiles présentées figure un portrait de paysans peint en 1910, offert à Adolf Hitler par ses officiers pour son anniversaire en 1939, après avoir été volé à un architecte juif viennois, Oskar Neumann.

Le mot d'Otto de Habsbourg

Les autorités autrichiennes se sont vu récemment reprocher de n'avoir toujours pas fini d'indemniser les victimes du nazisme - juifs, homosexuels, tziganes et déserteurs de la Wehrmacht - ou d'avoir laissé s'éteindre dans leur lit des criminels de guerre nazis, comme Erna Wallisch, cette ancienne gardienne du camp d'Auschwitz âgée de 86 ans, décédée chez elle à Vienne le mois dernier.

Dans ce contexte délicat, beaucoup attendaient un discours fédérateur et positif d'Otto de Habsbourg, ce «témoin du siècle» âgé de 95 ans. Hélas, le vieil homme a dérapé et apporté son interprétation très personnelle des événements du 15 mars 1938. Arguant qu'il n'y avait «pas plus de 60000 personnes» ce jour-là face au balcon de la Hofburg, il a ajouté que cette affluence ne dépassait pas celle d'un «match de football». Embarrassé, l'ancien chancelier conservateur Wolfgang Schüssel (ÖVP) a tenté de corriger le nonagénaire, en rappelant que le fait de se trouver sur la Heldenplatz le 12 mars 1938 n'était «pas aussi innocent que d'assister à un match de football».



© Le Temps, 2008 . Droits de reproduction et de diffusion réserv

mardi 11 mars 2008

Les filles et leurs pères, un lien pas ordinaire

Aujourd'hui mise en ligne d'un extrait du livre de Susanne Pollak que nous publierons à la rentrée.
Cet extrait permet de découvrir le récit par Heinz Pollak de l'Anschluss et des semaines qui suivirent. Ces évènements trouvent un écho particulier alors que ce soir cela fera très exactement 7O ans que l'Autriche a été annexée au Reich et que le signal du départ a été donné aux exilés juifs.

Un autre exemple d'exil avec le récit d'Annie Hartl de la famille Hartl-Grünhut en France très justement intitulé " une enfance française". A découvrir sur le site cette semaine.

samedi 8 mars 2008

Appel à témoins

Dans le cadre d'une étude que nous menons sur l'arrivée des réfugiés juifs en provenance du Reich en 1938 et 1939, nous recherchons des personnes qui ont été internées préalablement à leur exil dans un camp du Reich ( Dachau, Buchenwald..).
Merci de contacter l'équipe de Doro[t] à l'adresse contact@dorot.fr si cela vous concerne ou si vous connaissez quelqu'un dont c'est l'histoire.

Appel à archives

Doro[t] association d'histoire
en partenariat avec
le Mémorial de la Shoah - Centre de Documentation Juive Contemporaine
recherche des collections d'archives, papiers personnels , documents de voyages, correspondance, photographies etc...
de personnes ayant quitté l'Autriche et /ou l'Allemagne en 1938- 1939 pour la France, la Suisse, la Belgique, l'Italie ou la Tchécoslovaquie en raison des discriminations dont ils/elles étaient l'objet.

Merci de contacter Manuela Wyler à l'adresse manuela@dorot.fr ou manuela.wyler@memorialdelashoah.org.

mercredi 5 mars 2008

4 cartes contre le racisme


A l'occasion des semaines contre le racisme nous mettons en ligne une série de quatre cartes postales. Demandez-les via le formulaire nous vous les adresserons.

vendredi 29 février 2008

Tachles

C'est un jour supplémentaire ce 29 février! Qu'en avez-vous fait ? Ici nous avons mis en ligne une page sur Sigmund Toman, le livre sort la semaine prochaine chez Delibreo, on fait de la pub sans vergogne, cela ne nous rapporte rien.

samedi 23 février 2008

Raccourci


Saisissante mise en page du Monde daté du 24 février, alors que Robert Badinter s'inquiète du futur de la justice française (à propos du projet de loi sur la rétention de sureté) , le secrétaire d'état à l'outre mer n'hésite pas à vouloir remettre en cause le droit du sol à Mayotte territoire français dans l'Océan Indien. Sureté, identité nationale tout cela a des relents nauséabonds bien connus. Mercredi avant la décision du conseil constitutionnel le Canard enchainé notait déjà :

Rétention de sûreté : une référence hasardeuse

Extrait du Journal Officiel allemand daté du 27 novembre 1933. La loi "contre les récidivistes dangereux, et sur les mesures disciplinaires pour améliorer la sécurisation" est paraphée par Adolf Hitler

Extrait du Journal Officiel allemand daté du 27 novembre 1933. La loi "contre les récidivistes dangereux, et sur les mesures disciplinaires pour améliorer la sécurisation" est paraphée par Adolf Hitler (DR)

Dans son édition du mercredi 20 février, le Canard Enchaîné souligne une référence effectuée par Georges Fenech, rapporteur UMP de la commission des lois, à propos du texte sur la "rétention de sûreté" adopté le 6 février au Parlement, et qui a été depuis examiné le 21 février par le Conseil Constitutionnel.
[La loi "rétention de sûreté" permet de maintenir en détention, après l'exécution de leur peine, certains condamnés, notamment sexuels, jugés dangereux et susceptibles de récidiver, NDLR].
Georges Fenech, ancien magistrat, ancien responsable de l'APM (association professionnelle des magistrats, droite), avait, devant l'Assemblée Nationale, mis en avant le fait que plusieurs pays démocratiques disposaient de lois similaires.

Signé Adolf Hitler


Georges Fenech, explique le Canard, avait notamment cité le "dispositif allemand", et explicité : "La mesure de détention sureté a été introduite dans le Code pénal allemand en 1933, sous la République de Weimar".
Devant l'Assemblée, Elisabeth Guigou (PS), ancienne garde des Sceaux, avait condamné cette "philosophie positiviste qui a conduit aux pires débordements en Allemagne". Cette déclaration avait soulevé un tollé à droite. Rachida Dati s'était dite "profondément choquée".
Le Canard explique que ce que ne savait pas Élisabeth Guigou et que n'avait pas mentionné Georges Fenech, c'est que la loi allemande était signée… du chancelier du Reich de l'époque : Adolf Hitler.
La première mouture de la loi allemande, qui, depuis, a été modifiée à plusieurs reprises, régissait la "rétention de sûreté" après la fin de la peine "si la sécurité publique l'exige".

dimanche 17 février 2008

Visibles

Le blog est désormais accessible à l'adresse exilordinaire.info et nous avons également déposé les domaines "memoiredescamps","campdegurs", "campderivesaltes", "campdedrancy" suivis des extensions usuelles : fr, org, eu, com etc...Ces adresses de domaines arrivent sur nos pages, bientôt ils feront, nous l'espérons, partie du portail "internement" que nous projetons de lancer prochainement.
Un peu de visibilité ne nuit pas à la réussite des projets, qu'en dites-vous?

jeudi 14 février 2008

Entre l'apéritif et le diner...du CRIF


Comment allez-vous expliquer que Karin Suzanne Kornweitz ait été assassinée à l'âge de 7 ans après avoir été pendant cinq années exilée, pourchassée et en fuite; comment raconter sa traversée des Alpes à pied en septembre 1943 ? Dire sa peur depuis le premier passage de la frontière en 1938 avec sa maman. Comment dire son parcours :

Bruxelles - Vallon en Sully- Salleles d'Aude - Limoges - Lamalou les bains - Barcelonnette - St Martin Vésubie - Borgo San Dalmazzo - Nice - Drancy et Auschwitz

à un enfant de 10 ans alors qu'elle n'aura jamais pu atteindre cet âge?

Croyez-vous qu'il soit facile à un enseignant de CM2 non formé, de "confier " selon les mots de Nicolas Sarkozy à un de ses élèves âgé de 9 ou 10 ans la mémoire d'un enfant juif assassiné?

Croyez-vous que cette mémoire et que l'identité de l'enfant juif disparu dans la Shoah soit une "activité" au programme de l'école primaire, sans contextualisation, sans formation. Effet d'annonce, effet Guy Moquet . De qui se moque-t-on? De Karin, de Félix Spira?

Enseigner la Shoah à des collégiens est très difficile, enseigner à des élèves de première l'histoire de la Shoah est difficile. Les enseignants du primaire méritent plus de considération et leur demander de transmettre la mémoire des enfants juifs assassinés ( ils n'étaient pas tous français Monsieur le Président, beaucoup d'entre eux étaient étrangers, réfugiés mais le droit d'asile leur avait été refusé ou retiré) sans l'histoire c'est leur donner peu de crédit. Sans formation ce projet ne sera rien. Sans outils pédagogiques adaptés, l'enseignement de la Shoah en France n'avancera pas. Les séminaires de formation des enseignants et éducateurs s'adressent à une minorité, augmentez les moyens de la formation des enseignants, laissez-les enseigner l'histoire. Toute l'histoire, l'histoire des peuples et des minorités, l'histoire des hommes, l'histoire des enfants et alors seulement ils pourront parler de l'indicible et transmettre la mémoire des enfants, des enfants juifs assassinés.


dimanche 10 février 2008

Au matin du septième jour


il s'en est allé.
Sigmund Toman est parti hier au petit matin. Le livre d'entretiens dont nous rendions compte ici il y a quelques jours sortira sans lui. En attendant pour ne pas le perdre complètement nous garderons ici un sourire d'après la guerre.Un sourire de temps de paix.
Z'il.












Sigmund Toman (1923-2008) photographie famille Toman.

samedi 2 février 2008

Les rafles à Lyon février 1943

L'article de Laurence Prempain sur les rafles de février 1943 sera mis en ligne en début de semaine mais lecteurs aventureux du blog d'un exil ordinaire voici en avant première le lien...
Nous rajouterons la liste des 68 hommes transférés au camp de Gurs.

Evi et Sigi


Alors que notre équipe laborieuse ( et en croissance) est investie dans la numérisation et le classement de collections "autrichiennes" et l'immense chantier de la saisie des fichiers des camps d'internement français, nous avons reçu de Suisse des nouvelles alarmantes sur l'état de santé d'un survivant d'origine Tchécoslovaque, résidant à Vevey.

Sigi (Sigmund) est né à Zabreh à côté d'Ostrava en 1923, il a connu la montée de l'antisémitisme puis la seconde guerre mondiale et les déportations à Prague, Terezin, Auschwitz, Blechhammer et Dachau d'où il a été "libéré" alors que le typhus ne lui laissait plus guère de chance. Sigi Jachzel est devenu Sigi Toman après la guerre. Sigi a épousé Evi survivante née à Budapest, élevée à Vienne; ils se sont trouvés tous deux en convalescence en Suisse à la libération. Evi est partie trop vite au début des années 2000.

La vie de Sigi est une histoire qui pourrait être violente et cruelle, mais cet homme ne l'est pas. Le récit de sa vie douce amer est conté avec humour et avec la distance de "ceux qui savent" à Michèle Honsberger.

Ces entretiens seront publiés dans les semaines à venir chez DELIBREO " Vous, vous savez, mais moi je ne sais pas". De notre côté nous allons avec les documents de la famille et ceux que nous avons récoltés mettre en ligne un minisite sur Sigi et Evi.
A Michel et Daniel nous adressons nos pensées amicales.


mercredi 23 janvier 2008

21 janvier triste anniversaire de l'ouverture de Rieucros

le 27 janvier 1945 la libération d'Auschwitz.
21 Janvier 1939 ouverture du camp de Rieucros dans le département de la Lozère, janvier 2008 le collège de Langogne présentera un dossier au Concours de la Résistance sur Dora Schaul internée à Rieucros, évadée, résistante au Travail Allemand ( section de la M.O.I).
Nous irons à Langogne en mars rencontrer les élèves de la classe de Mlle Peyrac et présenterons leur travail sur le site à son achèvement.

lundi 21 janvier 2008

2008

Par où commencer pour vous annoncer les nouvelles ?
Nous sommes maintenant cinq à travailler sur les différents projets en cours.
Le site exilordinaire.org bien entendu reste un élément fort de notre programme mais il faut désormais rajouter la saisie des fichiers des camps que nous avons commencés au début du mois pour le Centre de Documentation Juive Contemporaine.

Nous avons entrepris une mise à jour du site avec la mise en ligne d'une première page en flash à la mémoire de Manfred Starkhaus, ce travail préfigure le futur site pédagogique. Par ailleurs une intervention en milieu scolaire nous a convaincu de l'intérêt de proposer aux classes le retour à l'étude des documents d'archives. Nous allons donc élaborer un dossier documentaire thématique lié à notre sujet: l'exil des réfugiés juifs étrangers en France.

L'exposition qui découle de notre travail de recherche prend un peu de retard mais nous espérons pouvoir la présenter avant le mois de novembre.
Une série de publications sont également au programme de cette année : le livre passionnant de Susanne Pollak retraçe l'enquête qu'elle a effectuée sur les pas de ses parents de Berlin et Vienne à Paris ou Anvers, St Cyprien et Gurs et enfin Chansaye puis la clandestinité et la résistance. Sa naissance à Lyon en septembre 1942. Le retour à la libération en Autriche.

Au chapitre des bonnes nouvelles nous avons rencontré Simha Arom et son interview passionnante sera bientôt disponible sur le site avec de nouvelles pages complétant le destin de ses parents que nous évoquons dans la page Aiguebelette.

A venir aussi un texte d'Annie Weich sur Karl Hartl, un étude de Laurence Prempain sur les rafles de 1943 à Lyon.

2008 sera donc assez chargée, et nous vous remercions pour votre intérêt ...
Voici nos voeux, acceptez-les!